Œuvres abordées

2009 : Ropartz, Taneiev, Mendelssohn

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affiche 2009

Guy Ropartz, Psaume 136

Guy ROPARTZ est un compositeur français d’origine bretonne, né à Guingamp en 1864 et mort à Lanloup en 1955. Après avoir été l’élève de Massenet et de Dubois au conservatoire de Paris, il travailla avec César Franck pour qui il avait une grande admiration. De 1894 à 1919, il dirigea le conservatoire de Nancy et de 1919 à 1929 celui de Strasbourg. Il se retira ensuite en Bretagne, y poursuivit sa carrière de compositeur. Il devint membre de l’Institut en 1949.

Le Psaume 136, pour chœur et orchestre, date de 1897, c’est-à-dire du début de la carrière de ROPARTZ.

Le texte du psaume 136 est celui de la plainte de l’exilé, en l’occurrence celle du peuple d’Israël en captivité à Babylone au VIe siècle avant notre ère. Le texte est court, mais d’une grande violence, à la fois dans l’évocation des souffrances endurées par Israël et par l’appel à une vengeance impitoyable.

La plainte de l’exilé se concrétise par un thème présenté d’abord à l’unisson, puis harmonisé. Le cheminement harmonique très complexe, très franckiste et inventif, souligne à l’évidence les tortures de l’exil à Babylone. Après un puissant accord de ré mineur à l’orgue, commence une fugue très martelée rappelant les souffrances endurées. Ensuite se formule l’appel à la vengeance qui doit s’abattre sur ceux qui ont fait tant de mal. L’effet en est saisissant. Après ce paroxysme, c’est le retour des premiers versets du psaume se terminant par les mots hélas ! hélas ! et le thème initial.

Sergueï Taneiev, Saint Jean Damascène

Sergueï TANEIEV est né en 1856 dans une famille de la noblesse, de grande culture et fut très tôt en contact avec la musique. Son oncle Alexandre Taneïev était lui-même compositeur. Il commença à apprendre le piano à cinq ans, et entra au Conservatoire de Moscou en 1866, l'année même de sa fondation. Il y eut pour professeur Tchaïkovski pour la composition et Nikolaï Rubinstein, le fondateur, pour le piano. Il l'acheva en 1875, et fut le premier étudiant à remporter le premier prix dans les deux disciplines.

Cette même année, il fit ses débuts au concert en interprétant au piano le Premier concerto de Brahms, et plus tard le Premier de Tchaïkovski. Celui-ci apprécia beaucoup son jeu, et lui demanda de créer son Second. Après sa mort, Taneïev complètera et créera son Troisième concerto.

Il partit ensuite pour Paris, où il demeura quelques années et rencontra entre autres Ivan Tourgueniev, Gustave Flaubert, César Franck et Camille Saint-Saëns.

En 1878, il devint professeur de composition au Conservatoire de Moscou, et en fut même le directeur de 1885 à 1889. Parmi ses élèves, sur lesquels il eut une importante influence, se trouvaient Alexandre Scriabine, Sergueï Rachmaninov, Reinhold Glière, Paul Juon, Nikolaï Medtner, Arseni Korechtchenko.

Les dernières années de Taneïev furent assombries par l'alcoolisme. Il mourut d'une pneumonie en 1915, peu de temps après avoir assisté aux funérailles de son élève Scriabine.

Saint Jean Damascène, op.1, est une œuvre pour chœur mixte à quatre voix et grand orchestre de Sergueï Taneiev, composée en 1883-1884 et dédiée à Nikolai Rubinstein.

Serge Taneiev célèbre la noblesse tragique et solennelle de l’âme slave. Avec son choeur mixte à quatre voix et grand orchestre Saint Jean Damascène, tiré d’un poème de son ami Tolstoï paraphrasant la prière des morts de Jean Damascène, il combine admirablement le contrepoint de Bach, le souffle du romantisme et la grandeur de la liturgie russe.

Il s'agit de la première composition de Taneiev, après ses très nombreux essais d'étudiant, en tout cas de la première dont il se sentit véritablement satisfait. Il l'appela lui-même cantate n° 1 (la "n° 2", Après la lecture d'un psaume, ne fut composée que trente années plus tard). Le premier mouvement, lent et solennel, s'ouvrant par un long et sombre prélude orchestral, atteint une beauté tragique ; la cantate fut d'ailleurs surnommée "Un Requiem Russe".

L'œuvre fut créée le 11 mars 1884 à Moscou par le chœur et l'orchestre de la Société Russe de Musique dirigés par le compositeur, et remporta un immense succès. Elle est encore aujourd'hui considérée comme une des plus belles cantates russes.

Felix Mendelssohn, Psaume 95

Felix (le bien nommé lit-on quelquefois) MENDELSSOHN est né en 1809 dans une famille cultivée qui lui a donné une éducation très complète. La maison de ses parents, à Berlin, était fréquenté par l’élite de la société de cette époque. Ses maîtres lui ont appris les sciences, les arts et plusieurs langues dont le grec. Il avait été introduit auprès de Goethe qui l’appréciait beaucoup. A partir de 1827 il fréquenta aussi des cours à l’université de Berlin, notamment ceux de Hegel. En 1835 il se vit offrir le poste de directeur musical des concerts du Gewandhaus de Leipzig. Il y déploya une intense activité pour la création de ses œuvres, mais aussi celles de ses contemporains et tira de l’oubli des œuvres plus anciennes. Ses voyages à l’étranger, (Angleterre, Italie) inspirèrent plusieurs de ses compositions. Il mourut prématurément en 1847 à l’âge de 38 ans.

Mendelssohn fait quelque peu exception parmi les grands compositeurs du romantisme. La précocité de son génie qui s’épanouit dans un milieu culturel particulièrement riche, sa reconnaissance rapide par ses contemporains, le place d’emblée parmi les artistes qui ont réussi de leur vivant. L’histoire de la musique a quelque peu tendance à ne pas le placer au même niveau que les grands romantiques qui ont davantage souffert. Pourtant, même si sa musique, toujours d’une excellente facture caractérisée par la clarté de sa pensée musicale, ne fréquente pas toujours les plus hauts sommets, une grande partie des œuvres peut rivaliser avec les meilleures de son époque. Au cours de cette année, nombreux sont les concerts qui rendront hommage à ce compositeur pour le bicentenaire de sa naissance, preuve que sa musique reste bien vivante encore aujourd’hui.

Elevé dans le religion protestante, Mendelssohn a consacré une part importante de son activité de compositeur à la musique religieuse. A côté des deux grands oratorios Paulus et Elias, se placent plusieurs psaumes de plus ou moins grande envergure.

Le Psaume 95 figure parmi les plus longs et requièrent le concours de trois solistes, d’un chœur et d’un orchestre. C’est un psaume de louange en l’honneur de Yahvé, le Dieu Tout Puissant, maître de la Création, mais dont on peut se détourner et risquer ainsi d’encourir le courroux.

  • Katharina PERSICKE Soprano
  • Francine ANDRÉ Alto
  • Min-Woo LIM Ténor
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