Œuvres abordées

1995 : Orff

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affiche 1995

Carl Orff, Carmina Burana

Le titre de l'œuvre est un allusion au couvent de Benediktbeuren, situé dans les Alpes Bavaroises, où fut trouvé en 1803, un manuscrit anonyme comportant une série de chansons dues à des poètes vagabonds des XIIème et XIIIème siècles. Ces textes, publiés en 1847 par J.A.SCHMELLER sont des écrits en latin. Les auteurs y fustigent les erreurs de l'Etat, de l'Eglise, de l'éducation, l'omniprésence et la puissance de l'or ainsi que la dégradation des mœurs. On y trouve également des chants faisant l'éloge de la Nature, de l'Amour, l'invocation au destin, ainsi que des chansons satiriques et des chansons à boire.

L'œuvre débute par un prologue (Fortuna imperatrix mundi). Fortuna, divinité du destin, symbolise le caprice et l'arbitraire qui commandent l'existence de l'Homme. Le chœur exalte les alternances du sort, la chance ou la malchance qui tantôt nous soulève, tantôt nous abaisse.

Primo vere (Au printemps)

Des chœurs louent 'l'heureux visage du printemps' qui nous comble de ses dons. Puis l'atmosphère change avec 'omnia sol temperat'. Le baryton invite affectueusement sa douce amie aux jeux de l'amour. Après un nouveau chœur 'Ecce gratum', suit alors le second volet de cette partie, intitulé 'Uf dem anger', composé de danses populaires allemandes et de rondes. Le thème évoqué très allègrement est à nouveau les jeux amoureux entre garçons et filles.

In taberna (Dans la taverne)

Rempli d'amertume, le baryton réfléchit sur son destin ici-bas, soumis aux caprices comme plume au vent 'Estuans interius'. Les rythmes pointés donnent à cet air de bravoure un cachet quelque peu italianisant. Le ténor expose ensuite avec humour la chanson du cygne rôti 'Olim lacus colueram'. Puis le baryton intervient 'Ego sum abbas' pour déplorer les défauts de l'homme. Tout en gesticulant comme un ivrogne, il avoue que la nature entraîne aux jeux d'argent dans les tripots,à moins qu'il ne sombre dans la luxure. Le chœur 'In taberna quando sumus' confirme gravement qu'en effet, dans une taverne, tous les joueurs n'ont qu'un seul but, plumer leurs adversaires aux cartes.

Cour d'amours

La force vivifiante du printemps pousse l'homme à toutes les jouissance terrestres. La solitude pèse aux filles. Loin de leurs amoureux, elles pleurent à chaudes larmes. Et quelle tristesse serait le lot de ce jeune homme si sa bien-aimée ne le couvrait de baisers! En revanche, lorsque garçons et filles se retrouvent seuls dans une chambre à coucher, alors quelle joie!

Plus que dans toutes ses autres productions, Carl ORFF a réalisé ici son aspiration à l'universel. 'Avec Carmina Burana commencent mes œuvres complètes' disait-il avant d'intégrer cette cantate scénique dans la trilogie des Trionfi (Catulli Carmina 1943 et Trionfi di Afrodite 1953). En réunissant chant, images magiques et danse dans une homogénéité quasi parfaite, Carmina Burana dépasse le cadre habituel de la cantate scénique. Cela permet à l'auditeur d'être aussitôt transporté dans cet univers médiéval grandiose.

  • Kiyoko OKADA Soprano
  • Huw RHYS-EVANS Ténor
  • Patrice BERGER Basse
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