Œuvres abordées

1998 : Poulenc, Puccini

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affiche 1998

Francis Poulenc, Gloria

Composé en 1959 pour soprano solo, chœur mixte et orchestre en réponse à une commande de la fondation Serge Koussevitsky, le Gloria de Poulenc fut créé à Boston en 1961. Dès les premières mesures, il frappe par ses références avouées au Stravinsky de la 'Symphonie des Psaumes'. Par cet exorde, l'œuvre s'annonce comme très spectaculaire et, à ce titre, ne saurait être comparée au 'Stabat Mater' qui la précède de neuf ans. Poulenc s'en est expliqué lui-même : 'Mon Stabat, c'est une œuvre a cappella, mon Gloria, une grande symphonie chorale. La deuxième partie a fait scandale. Je me demande pourquoi. J'ai simplement pensé, en l'écrivant, à ces fresques de Gozzoli où les anges tirent la langue; et aussi à ces graves bénédictins que j'ai vus un jour jouer au football'. Il ne faudrait pourtant pas s'en tenir aux premières mesures, voire à la première partie d'une œuvre qui en comporte 6 et dont bien des pages atteignent à l'intériorité et au recueillement de certaines sections comparables du 'Stabat Mater'. Là aussi, alternent pages véhémentes et méditations d'un calme serein, ainsi de la 3ème, le Domine Deus si différent des deux sections qui l'entourent. Ici, du moins, le Poulenc le plus personnel se fait jour, tout comme dans la 5éme (à nouveau Domine Deus) qui comporte une introduction orchestrale dévelopée et fait la part belle, comme la 3ème du reste, à la voix de soprano solo. Toute la tendresse du musicien s'exprime ici dans un style d'un grand naturel, pleinement accordé au texte. La dernière section commence de façon grandiose par un appel à la miséricorde du Christ qui, après de vigoureuses affirmations, s'apaise progressivement jusqu'à s'éteindre dans un silence. Celui-ci, malgré un dernier éclat, marque l'ouvrage entier du sceau religieux.

Commentaire de Dom A.Surchamp Dictionnaire des oeuvres de l'Art Vocal Marc Honnegger/ Paul Prevost

Giacomo Puccini, Messa di Gloria


Le titre n'est pas de Puccini et ne se justifie pas. Le musicien avait indiqué simplement: Messa a quatro voci con orchestra. L'œuvre a été écrite pour l'examen de sortie du Conservatoire Pacini. Puccini y incorpora le Motet et le Credo composés deux ans auparavant et qui avaient connu un grand succès lors de la fête de San Paolino, le 12 juillet 1878. Le Kyrie sera utilisé dans son opera Edgar et l'Agnus Dei servira de madrigal dans Manon Lescaut.

Cette messe décorative, jugée 'quelque peu théâtrale' par Angeloni, le professeur de Puccini à Lucques, est l'œuvre la plus importante de la jeunesse du musicien. Elle révèle une aisance d'écriture remarquable, un lyrisme naturellement expressif et une manière ample de traiter les chœurs. Les influences sont nombreuses : Bellini, Verdi, Gounod et le Rossini du 'Stabat Mater'. Comme le Credo, tout à fait verdien, le chœur 'Qui tollis peccata mundi' sonne comme une marche à la manière de Nabucco. Au milieu du Gloria, le' Gratias agimus tibi' du ténor a le caractère d'une aria d'opéra, tout comme les accents expressionistes du Crucifixus. Puccini y fait valoir sa maîtrise et son habileté contrapuntiques, montrant ainsi que les leçons du Conservatoire de Lucques ont porté leurs fruits: canons, fugues, strettes se succèdent comme dans le début de Kyrie et dans le 'Cum sancto spiritu' du Gloria. L'orchestre est traité avec soin et variété: fanfare de trompettes, interludes, accompagnements solides. Le prélude du Kyrie uniquement aux instruments à cordes, crée une atmosphère de religiosité, alors que le début du Gloria, avec son motif triomphant, le contraste du Et in terra pax et les jolis mouvements de l'Adoramus te évoquent davantage le style du théâtre. L'œuvre se termine de bien curieuse façon, avec un délicieux Agnus Dei peu en rapport avec la solennité de l'ensemble.

Commentaire de Chr.Goubault Dictionnaire des oeuvres de l'Art Vocal Marc Honegger/Paul Prevost

  • Catherine MAERTEN Soprano
  • Henryk POLUS Ténor
  • Gilles RAMADE Baryton
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